La Chute et la Rédemption d'Henri

Le soleil de l'après-midi inondait les rues élégantes du VIe arrondissement parisien, éclairant les façades imposantes des hôtels particuliers et le beau mobilier des terrasses des cafés. Monsieur Henri Dufresne, une figure de proue de l'industrie parisienne, arpentait d'un pas assuré le trottoir devant son somptueux immeuble, son regard fier balayant les passants d'un air quelque peu dédaigneux. À cinquante ans, Henri Dufresne était un homme de grande taille, à la carrure imposante. Ses traits durs et son front plissé trahissaient un tempérament colérique et impatient, masqué derrière une élégance bourgeoise incontestable. Son costume trois-pièces sur mesure, sa cravate nouée avec soin et sa badine à la main achevaient de composer l'image d'un notable pétri d'orgueil et de suffisance. Alors qu'il s'apprêtait à pénétrer dans son domicile, un bruit attira soudain son attention. Un homme, vêtu de haillons et la barbe broussailleuse, s'approchait de lui d'un pas chancelant, tendant une main calleuse. "S'il vous plaît, Monsieur, une aumône pour un pauvre homme affamé ?" couina le mendiant d'une voix rauque. Le visage d'Henri se crispa dans une expression de profond dégoût. Il t