Devoir de vigilance et résilience des chaînes de valeurs mondiales

En 2017, le Parlement français adoptait la première législation nationale sur le devoir de vigilance créant une obligation juridiquement contraignante pour les sociétés mères et entreprises donneuses d’ordre d’identifier et de prévenir les atteintes aux droits humains et à l’environnement, résultant non seulement de leurs propres activités mais encore de celles des sociétés qu’elles contrôlent, des activités de leurs sous-traitants et fournisseurs. Cette loi fait suite aux principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’Homme (UNGP), que les États membres du Conseil des droits de l’homme de l’ONU ont adopté à l’unanimité en 2011, pour prévenir « les atteintes graves envers les droits humains et les libertés fondamentales, la santé et la sécurité des personnes ainsi que l’environnement ». Or la pandémie du Covid-19 de 2020 a mis en évidence une vulnérabilité cachée dans les chaînes d'approvisionnement mondiales : ruptures, problèmes de qualité, fragilité des fournisseurs, climat social tendu. Dans quelle mesure le devoir de vigilance français peut-il être mobilisé pour pallier ces fragilités ?