Le supportérisme ultra comme fait social, politique et militant

Cette enquête, basée sur des méthodes qualitatives en majorité, propose une étude détaillée du groupe des Green Angels 92, du processus de constitution du collectif à travers l’angle de la sociologie de la culture et des sous-cultures (codes, règles, langages) ou encore via la notion de « carrière » (structure hiérarchisée, statuts différents) amenée par Goffman, jusqu’à l’élaboration et l’organisation générale du groupe depuis plus de 10 ans. Le but est d’étudier et d’analyser les actions et interactions de ces individus, souvent vus comme déviants, afin de montrer en quoi ces dernières sont le fruit d’un mouvement et d’un ordre établi et fonctionnel. Appréhender ces ultras comme membres d’un « monde social » selon Strauss c’est également tenter de mettre au jour la façon dont la place de l’individu dans le groupe est sans cesse négociée, ajustée, réajustée, par rapport aux pairs, mais aussi par rapport aux instances décisionnelles et aux dirigeants privés ou publics. Cela permet aussi de mettre en lien les pratiques sociales des ultras avec la « délinquance des stades » et la lutte contre le football business.